Avant de vous lancer dans un projet de recherche pour comprendre une situation donnée, vous avez besoin de savoir si des travaux scientifiques autour de cette thématique existent déjà. Si tel est le cas, vous devez savoir ce qui a précisément été étudié, comment et quels en sont les résultats. Cette première étape permet de statuer quant à la pertinence et la nécessité ou non de mettre en place un nouveau projet de recherche.
Cette étape de recherche bibliographique peut également permettre d’acquérir des connaissances supplémentaires et complémentaires tant au niveau de l’espèce, de l’individu ou de l’environnement.
Lorsque la problématique a été définitivement arrêtée et que des hypothèses ont été proposées, vous pouvez vous atteler à la construction du protocole et du design expérimental. En effet, pour comprendre un comportement, sa variabilité, ses causes et conséquences ou encore ses fonctions, il est impératif de déterminer les traits et paramètres qui vont être étudiés, la manière dont ils vont être observés ainsi que le cadre d’étude. La construction du protocole est une étape cruciale et sensible nécessitant beaucoup de rigueur et d’anticipation afin, notamment, de ne perturber ni les animaux, ni l’environnement. Cette étape nécessite généralement un temps considérable d’élaboration et de calibrage afin que les données soient collectées de manière fiable et précise.
Un éthogramme (défini comme la liste de comportements issus du répertoire comportemental de l’espèce) est ainsi créé sur-mesure en fonction de la problématique et de différentes caractéristiques comme l’espèce étudiée, l’âge des animaux, le contexte d’observation, les comportements d’intérêts, etc. La phase de calibrage permet ensuite de tester le protocole expérimental, dont l’éthogramme, dans les conditions expérimentales réelles afin de vérifier la pertinence des données à récolter, la faisabilité de l’expérience ou encore son ajustement.
Maintenant que tout le design expérimental a été créé et validé, voici le temps venu des observations sur le terrain.
Est-il utile de mentionner que la collecte de données doit obligatoirement être faite par des éthologues et/ou toute personne maîtrisant parfaitement le protocole et l’observation des espèces concernées ?
En effet, bien que l’on puisse retrouver de grandes catégories comportementales, chaque espèce (pour ne pas dire chaque animal) est différente de sorte que leurs comportements peuvent être complexes à appréhender et à comprendre. Si les comportements sont mal observés, notés ou retranscrits alors, l’exploitation des données sera au mieux faussée, voire impossible.
Par conséquent, il est impératif que les observateurs soient parfaitement formés et entrainés. La réalisation des expériences et l’observation des données peut, en quelque sorte, s’apparenter à un jeu de cache-cache où les observateurs doivent se fondre dans l’environnement afin de ne pas déranger les animaux dans leurs activités. Les observations peuvent se dérouler dans tout environnement, sous toute condition météorologique et climatique, sur des temps plus ou moins longs.
Un autre élément à avoir en tête est la représentativité, la répétabilité et la reproductibilité des données. En effet, suffisamment d’animaux doivent être observés afin de pouvoir tirer des conclusions au niveau de l’ensemble du groupe d’animaux d’intérêt pour l’étude. Ensuite, les observations doivent être répétées plusieurs fois afin de s’assurer que les résultats obtenus sont bien représentatifs (et qu’ils ne rendent pas compte d’une situation isolée par exemple). Enfin, suivant l’échelle d’étude, il faut veiller à la reproductibilité des expériences c’est-à-dire que ces dernières doivent être réalisables sur d’autres sites (comme différents élevages, par exemple). Cela est particulièrement important lorsque l’on veut, par exemple, généraliser l’utilisation d’un protocole. Dans tous les cas, ces éléments s’avèrent être fondamentaux pour assurer la robustesse des données et, de ce fait, la qualité des résultats.
La phase de terrain terminée, vous entrez sur le territoire plus méconnu ou mal connu du traitement des données et de leurs analyses.
Alors que certaines données peuvent directement être traitées, d’autres nécessites quelques étapes supplémentaires ; c’est le cas par exemple des prélèvements biochimiques réalisés sur le terrain (ex. : prélèvements hormonaux) qui nécessitent ensuite leurs dosages en laboratoire.
D’autres types de données ne sont pas non plus directement exploitables en l’état. C’est, par exemple, le cas classique des expériences filmées. Les données doivent être extraites de ces films en les codant au moyen de logiciels adéquats. Une fois ces étapes réalisées, vous vous trouvez aux portes du monde de la statistique !
Les statistiques sont souvent perçues comme une boîte noire par bon nombre de personnes et peuvent en effrayer certains alors qu’elles sont un véritable terrain de jeu pour d’autres. Dans tous les cas, les statistiques sont l’étape sine qua non pour obtenir les résultats de l’étude. Des tests statistiques, des modèles et des graphiques sont alors réalisés à l’aide de logiciels adaptés.
Enfin, vous voici arrivé à l’étape tant attendue : l’obtention des résultats !
Cette étape presque finale n’est pas à minimiser pour autant. Bien que les résultats puissent être très clairs et correspondre aux hypothèses de départ, ils peuvent souvent être plus complexes qu’ils n’y paraissent, voire indiquer d’autres pistes que celles de départ. L’interprétation des résultats doit donc se faire avec prudence et recul afin de ne tirer de conclusion hâtive ou erronée. Les connaissances de la littérature scientifique autour du sujet permettent d’appuyer ou de confronter les résultats obtenus.
La recherche terminée, les résultats sont généralement diffusés grâce à la rédaction et publication d’articles scientifiques. Ils peuvent également être présentés lors de conférences nationales ou internationales.
Le bureau Bankiva vous accompagne durant l’ensemble des étapes de conception et de mise en oeuvre de vos travaux de Recherche et Développement en éthologie et bien-être animal.
Le bureau Bankiva est reconnu par le ministère de la Recherche comme organisme agréé au titre du Crédit d’Impôt Recherche (CIR)